La Colère

Bachi-bouzouk! Mille millions de mille sabords ! krrtchmvrtz !

Eh bien que vous arrive-t-il ? Seriez-vous possédé par le capitaine Haddock ? On dirait bien que vous êtes en colère !

Auriez-vous l’impression d’être coincé dans une situation ? Seriez-vous en train de constater que vous risquez de ne pas atteindre vos objectifs ? Dans les deux cas il semblerait que vous refusiez cet état de fait et que vous rejetiez l’idée de ne pas réussir à atteindre votre but.  Saviez-vous que ce sentiment de colère est une émotion désagréable et que cette dernière peut déclencher un stress dommageable si elle n’est pas gérée ?

Et si cette émotion était potentiellement votre alliée ? Et si vous pouviez l’apprivoiser ? En effet, comme toutes les émotions désagréables, celle-ci vous avertit qu’une situation mérite toute votre attention. En se manifestant, elle a pour objectif de vous inviter à l’action pour agir sur la situation ’’dangereuse’’ qui se présente à vous.

Colère ?

Cette émotion se manifeste quand on rencontre un obstacle et que l’on refuse la contrainte ou la limite qu’il représente par rapport à l’atteinte du but que nous nous étions fixé. La frustration générée est alors intolérable est c’est elle qui nous fait monter en pression.

Si vous bouillonnez ou si vous explosez (nous n’exprimons pas tous la colère de la même manière) c’est inconsciemment pour essayer de vous sortir d’une situation hostile, pour vous préparer au combat et impressionner l’adversaire. Il est certain que l’on ne manquera pas de remarquer votre comportement qu’il soit verbal (je crie, j’insulte) ou non verbal (je gesticule, je suis tout rouge…de colère). Le problème c’est que cela va générer deux types de réactions :

  1. On va vous fuir pour ne pas subir vos foudres. Vous serez bien avancé car vous serez alors seul avec le sentiment d’être incompris associé à cette tension intérieure ce qui vous mettra probablement … encore plus en colère !
  2. On va vous rendre la monnaie de votre pièce en rentrant en conflit avec vous. Vous aurez alors gagné … et perdu à la fois ! Certes vous aurez l’occasion de vous défouler, de faire sortir toute cette pression accumulée mais à quel prix ! Vous renverrez l’image de quelqu’un au mieux de désagréable au pire d’agressif et vos relations vont en pâtir !

Avant toute chose : ‘’regardez’’ l’émotion pour l’exploiter positivement

Ecoutez ce que cette émotion a à vous dire. Validez-la, analysez les réactions qu’elle génère. Plutôt que de vous laisser submerger au risque d’imploser ou d’exploser, interrogez-vous sur ce qui vous agace, vous met hors de vous. Faites le point sur ce que vous voulez et visualisez les obstacles qui sont sur votre chemin. C’est un préalable indispensable pour pouvoir choisir l’attitude affirmée à adopter pour les contourner ou les surmonter. En effet, ce sont nos besoins frustrés qui sont à l’origine de nos émotions désagréables.

« qu’est-ce que je veux ? », « qu’est-ce qui me bloque ou me freine ? », « qu’est-ce qui n’est pas acceptable », « contre qui suis-je en colère : la situation, les ‘’autres’’, moi ? », « qu’est-ce que j’ai envie de dire ? à qui ? »,  « qu’est-ce que je veux faire : à court terme, à moyen terme ? », …

En vous interrogeant de la sorte vous exploiterez positivement cette émotion désagréable. Vous vous appuierez sur l’énergie apportée par votre colère pour afficher votre détermination face aux obstacles qui se lèvent devant vous. Vous aurez géré cette émotion en vous appuyant dessus, en utilisant sa force qui, il y a quelques instants, vous transformait en cocotte-minute prête à exploser.

Inspirez-vous du Dr Banner dans Avengers : à regarder au deuxième degré bien evidemment 😉

Ça y est, vous avez ‘’amorti’’ cette émotion désagréable ou vous l’avez exploitée positivement : bravo ! Cela vous a permis de commencer à gérer la situation ‘’difficile’’ à l’origine de votre réaction émotionnelle.  Et si vous alliez plus loin ? Et si maintenant vous décidiez de rebondir vers une émotion agréable ?  C’est possible (puisque vous l’avez décidé) et en plus, la bonne nouvelle c’est que vous avez au moins les deux options suivantes qui s’offrent à vous !

1ère option : décompressez !

Recréez les conditions de calme dont vous avez besoin pour aller plus loin dans l’élaboration de votre plan d’action.  Isolez-vous dans un endroit tranquille. Fermez les yeux et commencez un exercice de respiration contrôlée afin de réduire votre niveau d’activation physiologique.

Vous pouvez aussi écouter une musique apaisante que vous aimez et vous détendre. Essayez : ‘’Brothers in arms’’ de Dire Straits.

En baissant ainsi votre niveau d’activation physiologique tout en gardant à l’esprit vos objectifs et en continuant de remettre en cause ‘’ce qui est écrit’’ (ne pas y arriver, l’échec) vous vous connecterez avec les sensations apaisantes qui vous faisaient défaut tout à l’heure. Si vous décidez cela, il ne vous faudra pas longtemps pour ressentir l’émotion opposée de la colère : le détachement ! Cette sensation de distance par rapport à une situation que nous ressentons lorsque nous réévaluons nos objectifs, relativisons les enjeux, les difficultés pour nous permettre de penser et d’agir différemment pour le bénéfice suivant : l’atteinte de nos objectifs par d’autres moyens.

2ème option : renversez !

Vous pouvez aussi choisir de renverser*. Cela consisterait ici à profiter de toute l’énergie accumulée dans l’état de colère pour vivre intensément la situation, la tâche à réaliser. Reléguez au second plan les objectifs et leurs enjeux (y penser actuellement ne vous aide pas, au contraire : c’est ce qui vous énerve !) et expérimentez toutes les possibilités de rendre l’action en cours, la situation excitante : foutu pour foutu autant s’amuser !

Avec ce nouvel état d’esprit, vous aurez une approche décalée de la situation ce qui, au-delà de vous permettre de mieux la vivre vous permettra peut-être même de déjouer tous les pronostics et d’atteindre indirectement vos objectifs. Vous n’allez quand même pas être là où l’on vous attend !

Ressentez maintenant le plaisir qui s’installe dans votre approche inattendue de cette situation qui pourtant tout à l’heure vous mettait en pétard. Cette émotion agréable que vous ressentez maintenant est l’espièglerie ! Cette sensation de malice bienveillante que nous ressentions souvent enfant et qui surgit de nouveau lorsque nous laissons la spontanéité et l’humour nous transporter.

* Renverser : terme utilisé dans la théorie du renversement de Michael Apter pour décrire un renversement psychologique, un changement radical de regard sur une situation en passant d’un état mental à son état mental opposé

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